Des ressources spirituelles

La prière au fil des Actes des Apôtres

Introduction

Nous allons tout d’abord voir ce qu’est la prière en général. Charles Spurgeon nous livre sa définition : « La prière est le navire qui revient au port chargé du plus riche fret; c’est le terrain qui rapporte à celui qui le cultive la plus abondante moisson. ». La prière correspond à un acte et parfois une attitude. C’est une relation avec Dieu qui nous permet de communiquer avec Lui, lui parler. On peut prier de multiples manières : seul ou ensemble, dans son coeur ou à haute voix. Il y a différentes prières : actions de grâce, requêtes, supplications, intercession, …

La prière dans le livre des Actes des Apôtres est le centre de ce livre. Déjà au chap. 1, nous avons vu les disciples prier à deux occasions différentes : leur prière dans la chambre haute après l’ascension fut exaucée par la Pentecôte, et leur prière afin d’obtenir la direction de Dieu dans le choix d’un successeur pour Judas fut exaucée par la nomination de Matthias. Et il en est ainsi tout au long du livre.

I. Cause, objet des prières.

La première cause que l’on peut relever est la réception du Saint Esprit. En effet, ils obéissent au commandement laissé par Jésus « vous serez baptisés du Saint Esprit » (Actes 1/5) « vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous » (Actes 1/8).

C’est dans la prière du chapitre 4 et au verset 24 que nous trouvons la deuxième cause. L’assemblée des croyants demande l’assurance pour annoncer la Bonne Nouvelle, la parole à cause de la pression des autorités qui se fait sentir et la persécution qui se profile. Ils demandent donc d’être équipés en accomplissant des prodiges. C’est une réaction automatique à la nouvelle qu’ils viennent d’apprendre, ils prient. D’ailleurs, l’Eglise prie dans Actes 12/5 pour Pierre emprisonné et c’est à cause de la persécution que l’Eglise prie. On peut voir un autre emprisonnement, celui de Paul et Silas, mais là, ce sont eux-mêmes qui prient et louent.

La troisième cause est pour un but bien précis. En effet, ils choisissent les diacres (Actes 6 v.4-6). Ils demandent donc à Dieu sa volonté et l’élection de ces diacres. Ils les consacrent ensuite à Dieu (v.6). Cette cause se retrouve lorsqu’il y a l’élection de Matthias (Actes 1/24). Ils consacrent aussi Saul et Barnabas lors de leur appel (Actes 13/3). Ils prient pour les nouveaux diacres dans Actes 14v.23.

Au verset 59 du chapitre 7 du livre des Actes, la raison de la prière d’Etienne est à cause de la persécution et de sa lapidation. Cette prière d’ailleurs nous fait penser à celle de Jésus dans Luc 23/46 : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ».

Il y a encore une cause à la prière. Paul et Barnabas prient avec les anciens d’Ephèse à Milet dans Actes 20/36 et avec les chrétiens de Tyr dans Actes 21/5. Ils prient ensemble pour une bénédiction sur ces chrétiens et une bénédiction sur les apôtres.

Enfin la sixième et dernière cause que nous pouvons relever est la prière pour les malades. En Actes 3/6, il prie au nom de Jésus pour le boiteux mendiant, en Actes 9/40, Pierre prie pour la résurrection de Dorcas, en Actes 28/8, Paul pria pour le père malade du gouverneur.

Il y a donc plusieurs objets et différents types de prières liés à des causes. Certaines sont faites dans l’urgence comme pour Etienne et d’autres dans la persévérance. Ce sont les conditions dans lesquelles sont faites les prières que nous allons voir en seconde partie.

II. Environnement et conditions

Les conditions de ces prières n’étaient pas les mêmes que les nôtres aujourd’hui. Il est donc intéressant de voir quel était l’environnement qui entourait la prière des croyants, il y joue un rôle.

Tout d’abord, nous pouvons voir plusieurs types de rassemblements pour prier. Le premier rassemblement et le plus connu est celui de la Pentecôte. « Ils étaient tous ensemble dans le même lieu. »Actes 2/1. Ils étaient réunis dans une chambre haute et se réunirent d’un commun accord (1/14), expression que l’on retrouve 9 fois dans le livre des Actes. Ils sont dans l’unité suivant le psaume 133 où il est dit : « Là où des frères demeurent ensemble dans l’unité, Dieu envoie la bénédiction – la vie pour l’éternité ».

Il y a aussi la persévérance car ils sont restés dix jours en prière, de l’ascension à la Pentecôte. De même en Actes 2/42 et 46, « ils persévéraient dans les prières ». C’est ce qu’enseigne l’apôtre Paul dans ses épîtres. Dans Romains 12/12 il est dit : « Persévérez dans la prière. », et dans Colossiens 4/2, il nous dit « Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. » et enfin dans l’épître aux Ephésiens 6/18 : « Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. »

C’est aussi dans ces conditions que l’Eglise prie en Actes 4/23 Selon Ebrard, Lechler et Wendt, une assemblée de disciples était en prières, tandis que Pierre et Jean comparaissaient devant le sanhédrin, et ceux ci, délivrés, se rendirent au lieu où les frères avaient coutume de se réunir. Remarquons que lorsqu’ils ont prié, ils ont utilisé des passages de la Parole ce qui a fait la force de la prière. Ces conditions (l’unité et la prière) se retrouvent pour les vagues de l’Esprit et les baptêmes dans les différents peuples (Païens, Samaritains, Asie Mineure).

Dans l’élection des diacres et pour l’envoi des apôtres appelés (Actes 13/3), la prière est accompagnée du jeûne.

Les conditions et l’environnement de la prière d’Etienne sont assez dramatiques. En effet, cette prière est dite pendant qu’il se faisait lapider, que son corps était meurtri et mourant. Nous pouvons associer les prières faites par les apôtres dans la prison à deux reprises. Ce sont des conditions qui n’amènent pas forcément à prier et louer mais à se lamenter et désespérer. Mais comme les chrétiens ayant appris les conclusions des sacrificateurs, les apôtres prient de manière automatique et normale, guidés par l’Esprit.

Autres conditions spéciales, dans un bateau sur une mer agitée avec des gens désespérés (Actes 27/33-37), Paul rend grâce en public « devant tous » (v.35).

A Tyr, les chrétiens prièrent avec Paul sur la plage

La prière est aussi évoquée lors d’une vision en Actes 16/9. L’environnement est tout à fait différent des précédents.

Nous avons vu plusieurs conditions des prières adressées à Dieu dont certaines assez dramatiques et spéciales comme à la prison, lors d’une lapidation… mais ces prières eurent un effet remarquable à la vue de tous. C’est ce que nous allons voir dans la troisième partie.

III . Effets et Résultats

L’effet le plus remarqué est bien sûr celui de la Pentecôte au les 120 de la chambre haute furent saisis et baptisés de l’Esprit Saint. Au bout de 10 jours de prière, leur requête a été exaucée et la promesse a été accomplie. Cela amène, par le discours de Pierre plein d’assurance à la conversion de 3000 âmes ! Mais remarquons que cela n’arrive pas qu’une seule fois mais par exemple tout de suite après la Pentecôte, les disciples et les nouveaux convertis demandent de l’assurance et « Quand ils eurent prié, le lieu […] trembla … »(Actes 4/31) c’est le reflet physique de la puissance spirituelle présente. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, en raison de leur obéissance au Seigneur, de leur marche dans la lumière et de leur soumission à Dieu.

Le livre des Actes rapporte à plusieurs reprises que des hommes furent remplis du Saint-Esprit. Remarquons les buts ou les conséquences de cette expérience :

Pour parler ( 2:4; 4:8 ; et ici ), pour servir ( 6:3 ), pour encourager ( 11:24 ), pour reprendre ( 13:9 ), pour mourir ( 7:55 ). Pierre et Jean prièrent pour les Samaritains qui crurent, de sorte qu’ils reçurent le Saint-Esprit (8:15-17). Ils reçoivent instantanément le Saint Esprit. L’effet peut être le même mais la prière différente.

La prière qui guérit les malades. La guérison fait suite à la prière dans de nombreux passages du Livre des Actes.

La prière du Macédonien a un effet hors du commun. Elle se manifeste par une vision à celui qui doit recevoir la prière, en l’occurrence, Paul. De même, lorsque Corneille prie.

Quand Pierre fut emprisonné, les chrétiens prièrent ardemment pour lui (12:5). Dieu répondit à leurs prières en le libérant de prison de façon miraculeuse – à la grande surprise de ceux qui priaient (12:6-17). De retour à Lystre, à Icone et à Antioche, Paul et Barnabas prièrent pour ceux qui avaient cru (14:23). L’un d’eux était Timothée. Etait-ce en réponse à ces prières que Timothée rejoignit Paul et Silas lors de leur deuxième voyage missionnaire ?

En prison à Philippes, les prières nocturnes de Paul et de Silas furent exaucées par un tremblement de terre et par la conversion du geôlier et de sa famille (16:25-34).

Paul pria avec les anciens d’Ephèse à Milet (20:36) ; il en résulta une démonstration touchante de leur affection pour lui et de leur peine de ne plus le revoir ici-bas. A Tyr, les chrétiens prièrent avec Paul sur la plage (21:5), et ces prières sans nul doute l’accompagnèrent jusqu’à Rome. Avant son naufrage, Paul pria publiquement, rendant grâces à Dieu pour la nourriture. Cette attitude permit à l’équipage et aux passagers en désarroi de reprendre courage (27:35,36).

Sur l’île de Malte, Paul pria pour le père malade du gouverneur, ce qui entraîna sa guérison miraculeuse (28:8). Ainsi, il paraît évident que la prière était l’atmosphère dans laquelle vivait l’Eglise primitive. Et quand les chrétiens priaient, Dieu agissait !

IV Applications pour aujourd’hui

Un autre secret nous est révélé par les mots : ils persévéraient dans la prière . Maintenant comme alors, Dieu agit quand nous prions. En général nous aimons mieux tout faire plutôt que de prier. Mais c’est seulement quand nous luttons dans la prière devant Dieu, avec foi, avec ferveur, avec persévérance, longuement et dans l’unité, que la puissance vivifiante et stimulante de l’Esprit de Dieu est répandue. On ne saurait trop insister sur le fait que l’unité et la prière constituèrent le prélude à la Pentecôte.

Dans Actes 6:4, les apôtres continueraient à s’appliquer la prière et au ministère de la Parole. L’ordre ici est significatif – d’abord la prière, puis le ministère de la Parole. Ils considéraient comme primordial de parler à Dieu des hommes avant de parler de Dieu aux hommes.

Le baptême dans le Saint-Esprit n’est pas final en soi mais doit toujours être suivi de prière. Il faut prier avant pour le recevoir, il faut prier pendant et il faut prier après pour le garder. C’est bien sûr l’image du feu que l’on allume. Au début, c’est une petite flamme qui donne un beau feu mais il y a besoin de combustible pour le garder, quelques braises pour le rallumer. Le beau baptême dans le Saint Esprit allumé par une petite foi ne doit pas rester seul sans être renouvelé. La prière est le souffle qui ravive les braises. Cela nous permet d’entretenir le feu du Saint-Esprit en nous et aussi d’être visité à nouveau.

En grec, « s’appliquer à » vient du verbe proskatenéo. Ce mot exprime l’idée d’une fidélité et le don de son temps, la persévérance pour faire une action.

On peut se centrer maintenant sur Actes 12 v.12 à 16

12 Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient.

13 Il frappa à la porte du vestibule, et une servante, nommée Rhode, s’approcha pour écouter.

14 Elle reconnut la voix de Pierre; et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte.

15 Ils lui dirent: Tu es folle. Mais elle affirma que la chose était ainsi. 12-16 Et ils dirent: C’est son ange.

16 Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent, et furent étonnés de le voir.

Ils ne croyaient pas alors qu’ils priaient pour eux. Cela montre bien que l’on peut prier sans croire à l’exaucement. On peut prier par habitude, sans s’attendre au miracle de Dieu. Par trois fois, ils ne veulent pas croire à la réalité, à la réponse de Dieu (« Tu es folle », « c’est son ange », « furent étonnés de le voir ». La mesure de notre foi est petite. Nous pouvons dire comme cet homme : « Je crois! Viens au secours de mon incrédulité! » (Marc 9/24). La prière est alors notre moyen de mettre en action notre foi.

Texte de conclusion

« Etudions la parole avec prière; cherchons-y le Seigneur Lui-même et non la connaissance; celle-ci nous sera accordée aussi, mais le coeur suit la bonne direction lorsqu’il cherche Christ. »

J.N. Darby

Oeuvres utilisées :

  • La Bible
  • La prière de JR -Rice
  • Comment prier de R-A Torrey
  • Feuillet du 10 Janvier (il y a très longtemps) par Michel Botteron

Benjamin LAMOTTE

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